Pourquoi la FIV me fait peur
Etant donné que ce sujet est récurrent tout au long de mes posts, je décide une bonne fois pour toutes d'exprimer le pourquoi du comment de ma crainte de la FIV.
Bien entendu c'est dur et j'écris avec les larmes aux yeux car le sujet est sensible.
Pour les trois inséminations artificielles, je ne m'étais pas posé énormément de questions, d'autant que les deux premières avaient échoué clairement et, il faut bien l'avouer, je n'y croyais même pas. La troisième et dernière était une sorte de routine pour moi et de conclusion d'une première étape. J'étais persuadée que ce serait un nouvel échec, sachant, en outre, que les spermatozoïdes de mon conjoint étaient bizarrement passés de 11 millions à 6. Malgré tout, quelques jours avant la prise de sang, j'ai eu des doutes. J'avais mal aux seins, ils étaient lourds et archi-sensibles, j'avais mal au dos et surtout, j'avais des nausées. L'attente de la prise de sang a été stressante, les résultats n'étant inexplicablement pas disponibles le jour-même. Mais quelle joie le lendemain de constater qu'elle était positive ! Et quelle angoisse de penser que cela pouvait tourner court... Bref, les montagnes russes. Et pas de répit pour les nausées.
Mais pendant 6 jours, j'ai été enceinte. Pendant 6 jours, je l'ai SU et je n'en ai presque pas dormi de la nuit ! Pendant 6 jours, même si j'essayais de contrôler mes pensées, je n'ai pu m'empêcher de me projeter et de rêver à cette vie à trois qui semblait commencer. Pendant 6 jours, j'y ai pensé jour et nuit.
Malheureusement, le second test a montré une diminution du taux. Toujours pas mes règles mais la fausse-couche précoce était en route. Je me suis effondrée. J'ai été anéantie. J'ai cru que je ne me relèverais pas. Le lendemain, nous avions rendez-vous avec la gynécologue (ça tombait drôlement bien, hein). J'étais terrassée, je n'ai fait que pleurer pendant qu'elle nous expliquait la suite des évènements. J'espèrais qu'après cet échec, elle nous proposerait de retenter quelques inséminations étant donné qu'il y avait eu une petite accroche. Elle n'a parlé que des FIV.
C'était un mardi, il pleuvait et il a bien fallu se confronter à la réalité. Pas de grossesse et le problème existe véritablement puisqu'il faut désormais s'en remettre aux FIV.
C'était un mardi, il pleuvait et je n'ai fait que pleurer.
Depuis, j'attends. Je pensais que ça passerait vite. Je pensais que je pourrais me lancer rapidement dans les FIV. La gynécologue nous a prévenu qu'une fausse-couche, aussi précoce soit-elle, est un deuil.
C'était il y a trois mois et je pleure toujours dès que j'en parle.
J'ai peur de faire une FIV car je sais que le résultat sera terrible pour moi dans tous les cas. S'il est négatif car, contrairement aux inséminations, je sais que là on me mettra quelque chose de vivant à l'intérieur, une minuscule chose fécondée (alors ça devrait s'accrocher !). Et s'il est positif car je craindrai trop une nouvelle fausse-couche. Et je ne crois pas pouvoir le supporter. Je n'ai pas l'impression d'avoir cette force.